Je te préviens tout de suite : tu risques de me détester et de me haïr à la fin de cet article. Parce que tu me laisses honteusement pousser mémé dans les orties pour qu'elle s'écorche les deux genoux, mais quand on touche à ton/ta doudou d'amour, tu n'aimes pas ! Eh bien je m'en fiche, je n'épargnerai personne, mes foudres s'abattront sur toi de toutes les manières. Car quand il s'agit d'amour, on devient con, et tu n'échappes pas à la règle. Parlons surnoms, entrons dans le vif du sujet... Go !
C'est un peu un classique. Généralement ces surnoms font référence à une particularité physique ou émotionnelle, et sont toujours couplés à un adjectif :
- "mon gros ours", on pensera que ton copain est poilu... et obèse... ayant un penchant pour le miel... et les campeurs.
- "mon petit chat", là ta copine est sûrement mignonne mais un peu sauvage.... enfin pas sauvage dans le sens où tu voudrais l'entendre hélas... plutôt indépendante et casse-pieds, que Megan Fox dans une scène de literie !
- "mon poney fougueux"... bon ça c'est autre chose ! La catégorie équidé étant sujette à controverse, il se peut que tu obtiennes des regards admiratifs voir envieux !
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Attention les cornes indiquent le cocufiage. Pas classe en société !
(Ce conseil était sponsorisé par Nadine de Rothschild) |
Le problème c'est que toi tu trouves ça mignon. Cette tendre marque d'affection teintée d'un poil d'humour te fait frétiller comme une crevette hors de l'eau. Mais les autres autour de toi te trouvent particulièrement ri-di-cule ! J'aimerais que tu regardes par leurs yeux l'insolente mièvrerie que tu dégages. Et quand tu appelles ton copain d'1m90 et 120kg "mon lapin en chocolat", on a juste envie de vous filmer et d'envoyer ça à VideoGag catégorie caniche nain ! Belle référence moisie des années 90 n'est-ce pas ?
Ton merveilleux Bernard-l'hermite - Bah oui quoi ! Il s'appelle Bernard - et ta douce perdrix aux morilles donnent envie aux défenseurs des animaux d'appeler la SPA !
Alors comme tu n'es pas zoophile, fais toi violence, laisse les lapins dans leurs clapiers et va regarder un documentaire sur Arte ! D'accord ma puce ?
Nombreux sont les surnoms féminins qui terminent par -ette. En effet, W. Ikipédia (poète japonais du 17e siècle) nous explique que ce suffixe marque quelque chose de petit. Donc de mignon, si on en crois le vieil adage... Fleurissent donc les "choupette", "choupinette", "poupinette" et autres sandalettes ! Laisse-moi maintenant te montrer à quel point ce suffixe est désuet... et provocateur de nausée fulgurante. Tu oserais appeler une maison, une maisonnette ? Non ! La seule exception est si elle est cachée dans le pays de Disney avec des bambis, des nains et une pauvre orpheline qui balaye le plancher !
Mais quand il s'agit de surnom, tu le donnes à tout-va, de cette petite voix mielleuse et attendrie... Tes amis, ta famille ou même de simples passants, estomaqués, penseront que tu as perdu la tête et que ton âme s'est égarée...
Non parce que franchement, tu appellerais une salope, une salopette ?! Non... c'est bien ce que je pensais.
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Bientôt en broderie pour strings ! |
Oh et les hommes, ne riez pas trop hein ! Parce que le pendant masculin (enfin... masculin... un bien grand mot tout ça...) est le -ou : choupinou, chouchou, doudou, dugenou...
Je ne sais pas vous, mais j'imagine plutôt ce genre d'homme avec un micropéni' qu'avec un engin à faire pâlir un acteur X ! (Mais je n'aime pas extrapoler, vous me connaissez !)
Ce sont les pires... Démocratisés par des années de visionnage de films à l'eau de rose avec Hugh Grant (encore une sublime référence aux années 90... là j'ai mal.) Les fléaux de ce monde sont mon Amour, mon Cœur, mon Chéri... Ca a même été tellement popularisé qu'ils en ont fait un chocolat à la liqueur... parce que ça saoule quoi !
Je crois que tu ne te rends pas bien compte... je te vois secouer la tête avec vigueur et protestations ! Mais mets toi en situation :
Intérieur, soirée. Ton patron vient vers toi avec l'idée de t'offrir une augmentation. Ta moitié arrive au même moment.
Moitié : Mon petit coeur en sucre, je t'ai pris une coupette de champagne. Les bulles qui le parsèment ressemblent à tes éclats de rire... Bois Chéri(e) ! Abreuve-toi de mon amour !
Patron (choqué) : Vous... heu... Santé ! Mais pas des pieds... hahahaha ! (il tourne les talons)
Tu aurais pu devenir vice-président mais tant pis ! Tu as quand même pu noyer ta déception dans l'alcool, c'est un plus non négligeable !
Nous les français adorons parler anglais, c'est tellement plus cool ! Tellement wonderful que ça s'invite même dans notre intimité ! Je te passe les "Oh god ! Oh my god !! OH MY GOOOOOD !!!" de ma voisine du dessus, pour me concentrer sur les véritables causes de la guerre dans le monde : "honey", "sweety", "baby"... avec notre bel accent français à en faire flétrir un camembert.
Le pire dans tout ça : est-ce qu'on les comprend vraiment ? Non parce que l'autre fois j'ai appelé ma moitié "motherfucker" et je comprends pas... je suis célibataire maintenant !
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Le surnom favori des allemands c'est "Quietscheentchen"... ...j'ai hâte de l'apprendre à ma voisine du dessus ! |
Tout ça pour te dire que quand tu donnes un surnom en public, quoique tu fasses tu t'embarrasses profondément. N'insiste pas, tu fais rire. Et ta moitié, perdue dans sa bulle de mièvrerie ne verra même pas le drame social qui se joue autour de vous. Avec un peu de chance tu pourras inspirer Agnès Jaoui pour son prochain film... mais encore...
Je sais que je n'ai pas fait le tour... que tu en as sûrement des poignées entières de surnoms pourris ! Je sais que tu veux balancer les petits mimi-surnoms chouchou de tes meilleures copines... alors lâche-toi ! En attendant je vais rejoindre Amour ! Hihi !
Note de la brigade anti retour des années 90 : veuillez excuser l'auteur pour les fautes d'appréciation effroyables qu'elle a commise dans cet article. La pauvre fille a été agressée par une doudoune en plume XXL sur un slim en jean et ne s'en remet que difficilement. Envoyez-vos dons pour la sauver.