dimanche 26 mai 2013

Pourquoi je n'aime pas passer le périph


- Hey, y a une soirée samedi, ça va être énorme ! Tu viens ?
- Ah mais carrément c’est où ?
- C’est à quelques arrêts de RER de Paris et ça...
- NON ! Désolé ! Je peux pas... finalement je viens de me souvenir que j’ai poney !


Une soirée en banlieue ? Non merci, je préfère encore aller dans la Creuse !

Passer le périphérique est une épreuve complexe qui demande beaucoup de remises en question et de courage :
- Est-ce que nos amis méritent véritablement qu’on fasse ce sacrifice pour eux ?
- Ne vais-je pas me faire kidnapper par un gang de tchétchènes ?
- Quelle est la probabilité qu’une meute de loups viennent m’égorger sur le chemin ?
- La légende qui dit que les RER s’arrêtent à 21 heures... Et dans ce cas, comment faire pour rentrer dans mon 8m² parisien sous les toits ?

Oui toutes ces questions je me les pose à chaque fois qu’on me propose un évènement quelconque en banlieue. Bien sûr en journée, il est difficile de refuser. Comment dire à ces amis que si l’on s’éloigne du périph dans un rayon de 5 kilomètres, le bracelet récepteur que l’on porte au poignet s’autodétruira ?


Y en a qui ont essayé de fuir, mais ils sont pas allés bien loin (source)

Le pire c’est la nuit, vous le savez bien. Passé le périph, des hordes de jeunes accompagnés de pitbulls viendront sûrement vous arracher votre sac à main, ou encore l’air de la “campagne” vous arrachera un poumon dans d’atroces souffrances. La nuit en banlieue, c’est presque trop calme... où sont les soulards de Bastille ? Pourquoi n’y-a-t-il aucun sex shop d’ouvert H24 comme à Pigalle ?

Et puis franchement, y a quoi à faire en banlieue ? On aurait pas pu rester à l’appart là ? Bien tranquille, avec un mojito fait maison ? D’ailleurs... ils ont des mojitos en banlieue ?


Que faire quand on passe la frontière ?

Une foule de choses vous attendent en banlieue ! Il y a le... non, mais si ! Tu sais bien... ce truc là... Le bar PMU ?
Ah oui, car en banlieue, les bars ne ferment pas à 2h du matin ! En règle générale, ça sera plutôt 20h, et si tu es vraiment un petit veinard : 22h !

Tu constateras aussi avec effroi qu’il n’y a pas de Starbucks passé le périph (à de très rares exceptions près, je le précise pour ceux qui ont le sens du détail), il n’y a pas non plus d’Indiana, ni de Café Oz. Retiens tes pleurs, tout va bien se passer.


A la recherche d'un bar en banlieue...


Donc en fait, quand tu vas en banlieue, tu vas chez tes amis... et puis... bah c’est tout ! Ouaiiiis ! Donc croise tous tes petits doigts dans l’espoir que tes amis soient vraiment funs, autrement ta soirée ressemblera à s’y méprendre à un repas familial du dimanche, assis à côté de ta grand-tante Odette, qui te confondra pendant trois heures avec ta mère... voir ton père !

Alors oui... bien sûr il y a toujours des extrémistes qui te vanteront les mérites de la banlieue et son charme hautement bucolique, ou encore sa nature tout à fait pittoresque... Mais déconne pas ! Tu vas pas faire un jeu de piste dans la forêt de Meudon à 23h un samedi soir ! ...sauf si tu veux mourir ! Et puis Disneyland c’est cool... mais c’est pas Blanche-Neige qui va te servir une piña colada avec la tranche d’ananas coincée entre les seins !


Et puis la banlieue c’est loin !

C’est très loin... tellement loin que quand tu mets près d’une heure à aller de Tolbiac à Blanche en faisant trois changements, ça te semble beaucoup plus rapide que d’aller de Châtelet à Nogent-sur-Marne.
D’ailleurs quand je passe en banlieue je m’inscris toujours sur Ariane, au cas où... si y a la guerre quoi... ou une pénurie de transports en commun... et de miel pops...

Meeeerde ! J'ai oublié de tourner à gauche après la boulangerie...

Et puis passer au delà de la zone 2 du pass Navigo demande d’acheter un billet supplémentaire les jours de semaine... Tu dois t'arrêter à la borne, choisir ta destination parmi une longue liste de noms exotiques dont tu ne connais même pas la localisation. Ou alors pire ! Tu dois aller au guichet, te départir de ton air morose de parisien pressé, et sourire d'un air gêné à la personne de l'autre côté de la vitre, expliquant en marmonnant pourquoi tu as besoin d'un ticket pour "la zone 4 s'il vous plaît..." 
Heureusement face au lobbying des “heureux propriétaires de banlieue ayant des amis locataires et malheureux sur Paris” la RATP a décidé de faire un pass Navigo complètement dézonné...

…Va falloir trouver de nouvelles excuses maintenant ! Mais t'inquiète, je serais là pour t'aider !

En tout cas si toi aussi tu me dis que tu as l'angoisse de passer le périph... ça me rassurerait... Aller dis-le quoi ! On est entre nous là !

4 commentaires:

  1. Belle description pleine de bon sens et de réalisme. Je partage ton optimisme pour le périphérique !
    Je connais des connaissances avec qui tu pourrais peut être un jour être amie : ils refusent de s'installer dans un arrondissement qui touche le périph'. Si si c'est vrai. Mais bon ; ) chacun ses psychoses.

    RB

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Quoi s'installer dans un arrondissement qui touche le périph ? Hiiii ! Même pas le 16e ?

      Supprimer
  2. Que la force soit avec toi, Petite.
    Vis cette expérience comme une préparation psychologique en vue d'aborder la zone 51 et son troisième type... Un mec bien, selon les dires...
    Jabba Phan

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Toi tu vis une expérience mystique près de Tatatouine non ? En tout cas le périph est vraiment une engeance malfaisante !

      Supprimer