mardi 19 août 2014

"Non" : dans quels cas l’utiliser



Le non, adverbe invariable du troisième groupe avant ABBA, est trop peu souvent utilisé dans des cas de force majeure par peur de froisser la sensibilité de ton interlocuteur.

Je sais que parfois face à une question complexe, tes paumes deviennent moites, ta voix tremblote, et tu pries pour que la fée de la répartie vienne se poser sur ton épaule. Manque de bol, elle n’est jamais là pour toi. Un guide te permettrait d’y voir plus clair et de prendre la bonne décision sur l’utilisation de ce mot plein de fermeté. Etudions un peu les cas où tu dois TOUJOURS bomber le torse et envoyer un magnifique « NON » à la face de ton interlocuteur.


  • "Aller ! Tu veux pas prendre un troisième verre avec moi avant de prendre ta bagnole ?"
Commençons soft si je puis dire. Je ne vais pas te rabâcher les oreilles avec des conseils sur l’alcool au volant ou te montrer une pub de la sécurité routière qui te ferait sûrement vomir ta blanquette de veau dominicale. Mais sache simplement que tu n’es pas obligé de boire si tes amis le font ! Au contraire, sois celui/celle qui prend des photos de leur concours de pets flambés que tu afficheras ensuite sur tous les réseaux sociaux et que tu exhiberas le jour de leur mariage !

  • "Tu voudrais pas qu'on fasse un plan à trois avec mon mec ? Ça lui ferait trop plaisir !"
Mais oui très bonne idée ! Ah non mais vraiment ! Vite vite retire ta petite culotte et va faire l’étoile de mer sur le lit de tes potes ! Ça serait tellement génial que ça va te faire défriser le cheveu un jour de pluie ! [...] Mais maintenant, imagine la tête de tout le monde le lendemain matin au petit déjeuner !
- Tu me passes le beurre ? Au fait… joli tatouage de papillon sur ton cul…
- J’te sers du café ? Sinon, j’peux t’appeler TicTac ou Baby Carrot ?


  • "Alors je vous fais quoi aujourd'hui ? Une crête verte ?"
Marche aussi avec le « Je vous fais le maillot à la pince à épiler ? ». Il est très difficile de résister à la mine sévère d’une coiffeuse ou d’une esthéticienne, mais fais toi violence ! Tu oublies trop souvent que le client est roi dans ce cas concret. Oui, mets une petite couronne sur tes cheveux soyeux (ou abîmés au pointes, ça dépend où tu te trouves) et assène un magistral « non » face à ton tortionnaire.  Bien évidemment, cet article ne garantit en aucune manière la réaction de ladite tortionnaire… Une fourchette cachée dans la manche et de bonnes baskets aux pieds pourraient sauver ta pilosité !

En voilà une qui a rendu les armes...

  • "Hey ! Hey mad'moiselle... T'es trop bonne... Vas-y là ! Viens chez moi !"
N’essaie pas de faire de l’esprit en lui indiquant que ta réponse est en fait un palindrome. N’essaie pas de lui dire que tu es en couple (même si ce n’est pas vrai). N’essaie pas de lui expliquer que tu es en train de changer de sexe, et qu’il aurait une drôle de surprise. Ne croise pas son regard morne et décérébré. Continue simplement ton chemin, comme si un très gênant moustique venait de te piquer la cheville… OU PIRE : une phalange d’un doigt. Va te gratter et rentre chez toi !

  • "Crois-tu en l'émergence d'un nouveau courant post-communautaire amphibien d'après les études menées en 1714 par un prêtre animistophilosophe de Moldavie orientale ?"
Adverbe, tournage de talons, disparition dans un nuage de fumée, rire désincarné résonnant dans la pièce. (Bien sûr cela demande un peu de matériel)

  • "On devrait faire l'île de la Tentation toi et moi !"
Attache lui aussi les mains dans le dos s’il veut participer à Secret Story, et balance-le dans le fleuve le plus proche, lesté de sa collection complète des films de Jean-Claude Van Damme.  Prends ensuite ta vie en main et fonde une multinationale florissante qui te permettra de racheter Endemol et de faire virer les scénaristes miteux qui la composent.
Comme diraient nos amis anglophones « Voilà ! » tu es maintenant prêt(e) à affronter la vie et les questions qui la parsèment ! N’oublie pas que parfois, les réponses les plus simples sont souvent les plus courtes, et que le « non » est souvent la meilleure manière de te sauver d’une situation périlleuse ! Ne me remercie pas mon agneau ! La prochaine fois, je t’apprendrai comment repriser tes chaussettes avec du fil dentaire et trois trombones.

Cette scène est de la pure fiction, l'auteur refuse toutes comparaisons avec elle-même.
©Sapajou, 2014
 

2 commentaires:

  1. Merci de tout coeur !! Très heureuse de te lire de nouveau ♡♡

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  2. LOL excellent! perso je n'ai pas de problème avec le NON ni le OUI d'ailleurs, je les utilises à ma convenance... Mais c'est vrai qu'il y à pas mal de gens qui subisse tout le temps juste parce qu'il n'ose pas dire leurs envies...

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